Une restauration collective pleine de bon sens !

Une restauration collective pleine de bon sens !

Publié le 7 févr. 2017 - Mis à jour le 9 août 2017

Approvisionner les cantines scolaires avec des aliments produits localement, cela relève du bon sens ! Fabien Ferdinandy n'a pas cherché plus loin le nom de sa plateforme : sur internet, le-bonsens.fr met en relation producteurs et acheteurs de la restauration collective.

 

A La Rochelle, Fabien Ferdinandy est davantage connu pour ses compétences dans le domaine du digital que dans celui de l'alimentaire. Il dirige l'agence Web Moustic, « mais comme tout le monde, je suis un consommateur et j'ai un enfant qui mange à la cantine ». A ce titre, il est sensible à la qualité de ce qui arrive dans son assiette, à la provenance des produits…

Une commande émanant d'une collectivité voisine a amené ce chef d'entreprise du numérique à s'intéresser au circuit court. « Moustic a réalisé un portail dédié à l'approvisionnement local pour le département des Deux-Sèvres ». Il s'est ainsi aperçu que, s'il existait beaucoup de sites web sur ce thème, peu d'entre eux résistaient au temps, peu avaient une activité pérenne. Pas si facile en effet de trouver les bons outils, le bon périmètre d'action, la bonne solution numérique pour favoriser l'approvisionnement local, non seulement des cantines scolaires mais des restaurants d'entreprises, établissements de santé, bref, de l'ensemble de la restauration collective. 

Des producteurs géolocalisés

Pour créer le service adéquat, Fabien Ferdinandy s'est associé à Laurent Granier, conseiller en gestion d'entreprises. « Il apporte sa compétence pour aboutir au bon modèle économique ». Né au printemps dernier, le-bonsens.fr se veut une place de marché internet favorable aux producteurs locaux et, à travers eux, au service du développement économique local. « Notre plateforme a une vocation nationale. Mais l'idée, c'est bien de rapprocher une cantine de St Etienne d'un éleveur de volailles proche de St Etienne et un restaurant de La Rochelle d'un maraicher du coin. Les producteurs et les acheteurs qui s'inscrivent sont géolocalisés ». Avant de lancer la démarche à grande échelle, les deux concepteurs de le-bonsens.fr expérimentent son fonctionnement ici. « Nous travaillons pour l'instant sur L'Aunis, La Rochelle et le Rochefortais ».

Accompagner le mouvement

La plateforme est accessible en toute liberté aux vendeurs comme aux acheteurs, « cela la différencie d'autres sites où, pour s'inscrire, il faut l'aval de la collectivité qui finance le projet ». Déjà fort de 420 produits : fruits, légumes, produits laitiers, viande, volaille, poisson, pain, etc. le portail permet de consulter mais aussi de passer commande ; il édite bons et factures ; il propose même la livraison. « Pour La Rochelle et ses environs, nous avons investi dans un camion mais beaucoup de producteurs sont déjà en mesure de livrer eux-mêmes ». Dans ce cas, les producteurs n'acquittent pas les 5% demandés à la transaction par la plateforme. C'est ainsi que la SAS Le Bonsens compte vivre, en prenant 5% à l'acheteur, « et 5% au producteur s'il utilise notre offre de livraison, sinon, rien du tout. Pour le cuisinier, le coût d'approvisionnement est, certes, plus cher que s'il se fournit auprès des agro-industriels, mais il s'assure d'une qualité et ce n'est plus dans l'air du temps de faire venir des courgettes du Maroc ou des champignons de Pologne ». Beaucoup de communes et intercommunalités souhaitent s'engager dans le circuit court. Elles y voient un moyen de générer de l'emploi, de préserver l'agriculture sur leur territoire, voire de l'orienter vers le bio. La législation devrait aussi pousser dans cette direction*. Les promoteurs de le-bonsens.fr y croient pour leur part fermement. « Nous avons repéré 500 cantines et restaurants collectifs rien qu'en Charente-Maritime. Cela représente un sacré potentiel. Et les restaurants peuvent y venir aussi ». Le marché existe, mais il faut le stimuler, Laurent Granier en a conscience « Notre rôle, c'est aussi d'accompagner ce mouvement, d'être des facilitateurs ».  

* Le premier article de la loi « ancrage territorial de l'alimentation » proposé par la députée de  Dordogne Brigitte Allain propose d'atteindre progressivement, d'ici cinq ans, 40% d'approvisionnement local dans la restauration collective, dont 20% de bio. Adopté en première lecture à l'Assemblée Nationale en janvier 2016, ce projet de loi a été une première fois retoqué par le Sénat puis finalement accepté mais avec un amendement qui supprime cette obligation des 20% de bio. Le texte doit maintenant revenir devant l'Assemblée Nationale.

Le Bonsens : 2 avenue du Commandant Lisiack,17440 Aytré
Tel: 05 46 41 47 87
www.le-bonsens.fr

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