COAPI : une coopérative d'entrepreneurs

COAPI : une coopérative d'entrepreneurs

Publié le 12 janv. 2018 - Mis à jour le 13 juin 2018

Dans la grande famille de l’Economie Sociale et Solidaire, voici COAPI, la coopérative d’activité et d’emploi. Elle offre à des entrepreneurs les avantages du statut de salarié tout en rompant leur isolement. Ce mois de janvier 2018, COAPI fête sa première année d’existence.

Cette nouvelle coopérative n’a rien d’un club fermé. Au contraire ! En janvier 2017, ils étaient 5 à la lancer, les voici 12 un an plus tard et la structure est promise à s’étoffer bien davantage. « Nous n’avons pas de limite de nombre », assure Michel Lacroix, président et en même temps salarié associé de COAPI.

Ce nom désigne la première Coopérative d’Activité et d’Emploi implantée à La Rochelle. Qu’est-ce qu’une CAE ? Une coopérative donc, qui réunit des entrepreneurs aux métiers divers - ici plutôt du domaine du conseil et des services. Chacun d’eux, tout en gardant son autonomie, est salarié de la structure qui l’emploie en contrat à durée indéterminée et le rémunère en fonction de son volume d’activité. « Cela signifie que vous travaillez comme vous l’entendez, vous faites vos devis, vos factures, vous avez vos propres clients... comme n’importe quel chef d’entreprise, mais vous bénéficiez de la protection sociale d’un salarié », résume le président de COAPI.

Protection et partage

La structure offre aussi un cadre juridique à l’entrepreneur, un service comptable qui l’allège de diverses tâches comme les déclarations sociales et fiscales, d’autres services et des équipements mutualisés. Mais là n’est pas nécessairement le plus important au regard des coopérateurs. COAPI est aussi une structure où s’organisent des échanges. Chaque entrepreneur n’est plus seul dans son coin mais membre d’un collectif, à la fois statutairement : il est un des associés de la coopérative, et humainement : il bénéficie d’un entourage bienveillant, du conseil de ses pairs, de ce que COAPI a mis en place pour permettre à chacun d’affermir son activité dans un esprit de développement durable. « C’est une notion qui nous lie » affirme Michel Lacroix. « Nous avons la RSE (responsabilité sociale de l’entreprise) comme projet fédérateur. Régulièrement, nous organisons des séminaires sur des thèmes comme la santé et la sécurité au travail, la notion de veille, les outils d’aide à la prise de décision, comment gérer ses compétences... Un entrepreneur seul face à son écran ou sa boite à outils n’a pas le temps de réfléchir à ces questions qui, pourtant, jouent un rôle clé dans son épanouissement et celui de son activité. »

Besoin de proximité

Un consultant en marketing digital, un coach en management, un réparateur de vélo, un fabricant de remorques pour ces mêmes bicyclettes, les métiers sont variés à l’intérieur de cette coopérative à 70% masculine, « mais nous espérons accueillir davantage de femmes entrepreneuses ! », comme Patricia qui œuvre pour l’approvisionnement des cantines en circuit-court et a intégré récemment COAPI. La coopérative se différencie d’un simple espace de coworking. « Ici, nous partageons davantage un statut et une philosophie que des m², même si nous avons aussi des bureaux à disposition », affirme Michel Lacroix.

Ailleurs en France et dans la région, les coopératives d’activités et d’emploi progressent. Elles répondent à un besoin dans le paysage économique actuel où le modèle de l’entreprise d’autrefois, espace de socialisation, n’a plus vraiment cours. De plus en plus de tâches sont externalisées, de plus en plus de personnes se lancent seules dans la création d’activité avec un statut précaire. Une CAE permet d’éviter cet isolement. « Il existe déjà quelques CAE en Nouvelle-Aquitaine, mais il en manquait une sur le bassin rochelais. Une coopérative d’entrepreneurs a besoin de proximité, de rencontre, il faut permettre aux gens de se parler », insiste Michel Lacroix.

Destinée à s’agrandir

Les coopérateurs ont des avantages et, en échange, des obligations. Ils versent chacun 8% de leur marge brute au pot commun pour faire fonctionner COAPI, qui salarie en sus de ses membres une comptable et un chargé de développement, tous deux à mi-temps. « Par ailleurs, chacun consacre ½ journée par mois à la structure, soit en lui faisant profiter d’une compétence, soit en aidant un des coopérateurs ». Les nouveaux venus sont parrainés pour mieux s’intégrer au fonctionnement de COAPI comme pour profiter des expériences déjà acquises au sein de ce groupe humain qui, comme tout réseau, génère des collaborations et projets communs.

Bien positionnée sur ses bases, COAPI n’en a pas moins besoin de consolidation. Son premier exercice 2017 était soutenu par une subvention de l’Agglomération de La Rochelle et de la Région Nouvelle-Aquitaine. « Il nous faut être plus nombreux pour parvenir à l’équilibre financier », déclare le président. Avis donc, aux jeunes (et moins jeunes) entrepreneurs tentés par ce type de collectif. Chaque mois, COAPI organise une réunion d’information dans ses locaux. La prochaine s’y tient le 23 janvier à 18h.

COAPI : Hôtel d’entreprises Le Sextant, 1 rue de la Trinquette à La Rochelle, premier étage porte 2.

Tel : 09 72 60 55 31

www.coapi.fr

Revenir à la liste des initiatives