La station SNSM en veille H24

La station SNSM en veille H24

Publié le 15 sept. 2025

Créée en 1897, la station SNSM de La Rochelle est l’une des plus importantes du littoral français. 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, elle veille sur celles et ceux qui vont en mer pour travailler ou pour leur simple plaisir. Elle est présidée depuis 2021 par Philippe Machefaux, une figure du nautisme rochelais. Rencontre.

Philippe Machefaux président de la SNSM (photo 2021)
Crédit : Julien Chauvet - Mairie de La Rochelle

Poignée de mains énergique, barbe bien taillée et regard-franc derrière des lunettes rectangulaires, Philippe Machefaux a d’abord été patron, puis vice-président avant de prendre en 2021 les commandes de la station, installée à Chef-de-Baie. Aujourd’hui, il cumule les deux casquettes, ce qui est assez rare. Mais si le bonhomme rechigne à parler de lui  - on apprendra juste qu’il a été directeur de la société d’électronique marine Pochon et pratique la voile en compétition et loisir  -, on devine l’homme d’action.

« La station de La Rochelle a été créée en 1897, elle est l’une des plus importantes des 205 stations SNSM du territoire », note-t-il. « Elle compte 80 bénévoles dont une quarantaine de navigants. Son rayon d’action s’étend du Nord de l’Ile de Ré à l’embouchure de la Charente jusqu’à 20 milles au large. » Ses missions ? « Sa mission principale est le sauvetage de vies humaines en mer. »

La SNSM est d’ailleurs la seule orga­ni­sa­tion agréée dédiée au sauve­tage en mer en France. Elle mène ainsi des opérations de recherche, assiste les navires en diffi­culté, évalue l’état des personnes à secou­rir, leur dispense les premiers soins et ramène les bles­sés et les naufra­gés à terre où d’autres orga­nismes de secours les prennent en charge. Au-delà du sauvetage des vies humaines, elle remplit également des missions de remorquage ou de désenchouement.

Canal 16 par VHF ou le 196 par téléphone

« Nos sorties sont déclenchées par le CROSS (Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage) d’Etel », poursuit le président-patron. Il existe cinq CROSS en métropole et deux en outre-mer, joignables par téléphone via le numéro d’ap­pel natio­nal d’ur­gence depuis le litto­ral, le 196, et par VHF sur le canal 16 lorsque l’on est en mer.

« C’est le CROSS qui choisit les moyens d’intervention les plus appropriés à la situation avec, le cas échéant, des moyens aériens en complément tels qu’ici le Dragon 17 de la Protection civile ou le Guépard Yankee de la Marine nationale basé à La Rochelle. Mais si le patron estime que les conditions sont trop mauvaises, il peut refuser l’intervention, il est le seul maitre à bord. »  

Avec les missions de représentation et de sécurisation lors de manifestations nautiques, et les entraînements hebdomadaires le samedi matin, « nous effectuons environ 300 sorties par an. » C’est beaucoup !

« Depuis le début de l’année 2025, nous totalisons à ce jour (22 août), 67 sorties d’intervention, contre 91 sur toute l’année 2024. Globalement, nous constatons beaucoup de comportements imprudents. Tels que des enfants à l’avant de bateaux à moteur, le non-port du gilet de sauvetage... On essaie de faire de la prévention, de la pédagogie dès que l’occasion se présente… Les Anglo-saxons sont beaucoup plus à cheval que nous ! »

Bref, autant d’interventions qui nécessitent des hommes, des femmes… et des dons.

« Nous recrutons des bénévoles en permanence ! ». Pour être navigant, quatre prérequis : avoir moins de 65 ans, posséder son permis côtier, le certificat de radio-téléphonie et une formation de secourisme. Sachant que la SNSM dispense elle aussi des formations de ce type de haut niveau. Ensuite, il faut compter six mois de formation en interne avant d’être prêt à embarquer. « Là où le bât blesse, c’est la disponibilité. Idéalement, on demande une semaine d’astreinte 24 h / 24 par mois. Mais c’est compliqué, on connaît la réalité de la vie économique et sociale… Alors on s’adapte ! Notre vedette, n’est jamais restée à quai faute d’équipage. »

Derrière les navigants, il ne faut pas oublier les bénévoles à terre qui assurent la vie de l’association et se relaient pour tenir le kiosque de vente de produits dérivés et de collecte de dons place de la Motte-Rouge à La Rochelle. Car les dons sont le deuxième nerf de la guerre. « Nous ne vivons que de dons publics ou privés ! Nous avons un budget de fonctionnement annuel de 200 000 euros sur lequel nous provisionnons environ 50 000 euros par an pour l’acquisition d’une nouvelle vedette d’ici 6 ans. » La cause est belle et noble, alors soutenons-là !

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