La finance solidaire en « circuit court »

La finance solidaire en « circuit court »

Publié le 14 nov. 2017 - Mis à jour le 13 juin 2018

La finance solidaire accorde aux particuliers les moyens de donner du sens à leur épargne. Ils peuvent s’en servir pour appuyer des entreprises et des projets utiles à la société. Le mois de novembre place chaque année le projecteur sur les acteurs locaux de cette mouvance.

La semaine nationale de la finance solidaire se déroulait cette année du 6 au 13 novembre. A La Rochelle, elle s’est prolongée le 15 novembre par un débat à la médiathèque Michel-Crépeau, à l’issue de la projection du documentaire de Mariana Otéro « Entre nos mains », qui suit l’expérience d’ouvrières du textile ayant créé une coopérative pour sauver leur entreprise.

Avant ce point d’orgue du 15 novembre, plusieurs associations et organismes proposaient des temps de rencontre publique pour évoquer la finance solidaire à leur échelle, c’est-à-dire à la nôtre, celle de l’agglomération. En effet, la proximité des porteurs de projets – même s’ils œuvrent pour des causes internationales - fait souvent partie des critères de ceux qui cherchent à investir leur argent dans des activités utiles et responsables. Ci-dessous présentés, quelques-uns de ces organismes.

Les CIGALES

Voici un nom qui chante même s’il désigne un sigle un peu ardu : CIGALES signifie Club d’Investisseurs pour une Gestion Alternative et Locale de l’Epargne Solidaire. Par petits groupes de 10 à 20 personnes, des gens créent ce type de club et mettent en commun une épargne mensuelle (de 7,50 à 450 euros, la moyenne se situant à 30 euros). Cet argent est ensuite investi dans des entreprises locales. Chaque club Cigales définit ses priorités en la matière mais, globalement, la charte du mouvement précise qu’il s’agit d’entreprises apportant une plus-value écologique, sociale ou culturelle. Le soutien des Cigales n’est pas seulement financier, les cigaliers accompagnent et conseillent les porteurs de projet pour leur donner toute leur chance. Depuis quelques années, le mouvement est en plein développement sur le territoire. On y compte aujourd’hui 10 clubs qui ont permis des réalisations comme la salle d’escalade The Roof, l’Aion bar culture, le tiers-lieu Etabli&co, la coop de Laleu, l’espace de coworking Working-Share aux Minimes et d’autres. A ce jour 110 000 euros ont ainsi été investis dans l’économie rochelaise.

Contact : 05 46 68 29 17 | Site web

Terre de Liens

A la vitesse galopante de l’urbanisation (on considère, à l’échelle nationale, que l’équivalent d’un département est englouti tous les 10 ans sous le bitume), les bénévoles de Terre de Liens veulent protéger les espaces agricoles et rapprocher agriculteurs et citoyens. L’association sollicite l’épargne solidaire* pour acheter des fermes abandonnées ou sans repreneur et y installer des fermes biologiques. « Une fois qu’ils sont entrés dans le patrimoine de Terre de Liens, ces espaces restent agricoles, c’est notre engagement, ils échappent à la spéculation foncière », précise Pierre-Marie Moreau, coordinateur de Terre de Liens en Poitou-Charentes. En Charente Maritime, l’organisme a déjà acquis une ferme sur la commune de Luchat non loin de Saintes. Localement, le groupe Terres de Liens Aunis travaille avec l’Agglomération pour développer le maraichage bio péri-urbain et sensibiliser la population à cette question.
 

Contact : Terre de liens Poitou-Charentes : 05 45 67 79 46

Terre de Liens Aunis : envoyer un courriel

* par l’achat d’action directement sur le site national

Habitat et Humanisme

Le mouvement Habitat et Humanisme (HH) sollicite la finance solidaire** pour l’achat ou la construction de logements qu’il réserve à des personnes en difficulté. Ces dernières acquittent des loyers moins chers des 2/3 environ par rapport aux prix du marché. Les bénévoles des antennes locales d’Habitat et Humanisme proposent également un accompagnement social aux personnes qu’ils logent. « Nous travaillons pour les « oubliés » de notre société, nous souhaitons les remettre au centre de notre activité et à travers les logements que nous leur proposons, leur marquer du respect », déclarait récemment Bernard Devert, président national de HH, en visite à La Rochelle pour faire le point sur la transformation de l’ancien couvent des Ursulines, rue des Augustins, en une résidence intergénérationnelle et de mixité sociale. Outre cette opération phare du mouvement HH, l’antenne locale gère cinq autres logements à La Rochelle et deux sur la commune de Dompierre S/Mer

Contact HH Charente-Maritime – Deux-Sèvres : 05 46 29 04 61
Site web

** via les livrets d’épargne solidaire des banques ou directement par l’achat d’actions de sa société foncière

J’adopteunprojet.com

La finance participative, autrement nommée crowdfounding, est une façon assez directe d’aider des projets, principalement sous forme de dons, parfois d’investissement. L’Agglomération de La Rochelle s’est associée à la plateforme régionale jadopteunprojet.com qui dédie un espace aux entreprises de ses 28 communes. Tous les projets présentés au financement des citoyens sont accompagnés par un partenaire spécialisé. On est ici dans la proximité, les citoyens savent agir dans l’intérêt de l’emploi local en aidant des entreprises d’ici. Sur le site internet de jadopteunprojet, chacune détaille ses activités, ce pourquoi elle sollicite un coup de pouce financier. Il démarre à 10 euros, parfois moins, et s’accompagne souvent de contrepartie, un don d’objet, un abonnement ou autre.

Infos : Site web

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